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L'architecture vernaculaire des pays Dogons
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Tout d'abord...
L’architecture Dogon est une architecture traditionnelle dite « vernaculaire » du sud Mali, se trouvant dans la région que l’on appelle « le pays Dogon » cette zone est aujourd’hui rattachée à la région de Mopti (5e région administrative du pays). Ces habitations traditionnelles sont construites en pierre et en mortier de Banco.
Le village Dogon
Les villages Dogons les plus anciens sont nichés dans des sites rocheux protégés par de gigantesques et impressionnantes falaises. Notamment la « Falaises de Bandiagara » dont nous allons parler dans cet article.
Cette situation géographique s’explique car les habitants souhaitaient se protéger des guerriers venant du Niger. Le fait d’être au pied d’une falaise et surplombant la vallée, les dorons voyaient arrivés leurs ennemis au loin et personne ne pouvaient les attaquer par-derrière.
La vie des Dogons
Les dogons vivent de l’agriculture et cultivent essentiellement le mil, le sorgho, et le fonio. D’après des travaux de chercheurs (anthropologues, archéologues, ethnologues…) nous pouvons affirmer que le pays Dogon est l’une des régions les plus anciennement peuplée d’Afrique, cette région a connue au cours des siècles divers mouvements de populations parmi lesquels nous pouvons citer les TOLLOYS, LES TELLEMS, LES DOGONS et LES PEULS qui ont successivement occupés les terres.
L'architecture des Dogons
L’architecture Dogon se confond avec la nature et s’intègre parfaitement dans son environnement. Il s’agit ici de construction en total respect de la nature.
Les maisons sont construites avec la technique de l’adobe, utilisation de la terre prélevée aux alentours du village, et créer une architecture de terre.
Si les premiers Dogons ont construit des petites unités d’habitations au pied des falaises telle des forteresses pour se protéger ; au fil du temps et grâce à l’arrêt des invasions ; l’architecture s’est développée dans les plaines au-delà des forteresses.
L'évolution des villages dogons
Au fur et à mesure du temps, les Dogons ont abandonnés le style architectural initial, car les conditions d’accès originelles se révélaient très pénibles au quotidien, ne serait-ce que pour les corvées d’eau et de bois de chauffe.
Les villages d’habitations traditionnels Dogons sont denses et se constituent de série de maisons construites les unes à côté des autres sur des plateaux en escalier, en laissant place à des ruelles pour déambuler dans le village. Mais aussi la création de place centrale et de quartier pour permettre aux habitants et surtout aux sages de se regrouper au centre des « quartiers ».
Ces villages peuvent s’apparenter à nos plans d’urbnisme des villes Occidentales dites développées sauf que cette organisation date de milliers d’années.
L’architecture de terre est l’une des plus anciennes techniques de construction mise en œuvre par l’homme. Les premiers habitats en terre sont apparus en Afrique, il y a plus de 10 000 ans.
Et plus d’un tiers de la population mondiale vit encore aujourd’hui dans des habitations en terre, dans des régions aux climats chauds et avec une faible pluviosité.
L’argile utilisé pour la construction de l’habitat Dogon est issue de la dégradation de minéral provenant de roches primitives tel que le granit qui est mélangé à du sables et créer ce que l’on appelle « la glaise », matériau propice à la construction.
Ce matériau de construction est utilisé dans les latitudes sèches, car vous vous en doutez, il s’altère au contact de fléaux climatiques. Mais hors des régions pluvieuses les édifices construits en glaise se maintiennent pendant des siècles.
D’un autre côté, les architectures vernaculaires sont des architectures de l’éphémère. Elles se construisent grâce à la terre et une fois la vie de ses habitants terminée le site redevient comme il était avant ; sans dégradation. Cela exprime dans la culture africaine une conception différente de l’être, de la fragilité du monde et de l’oublie. Contrairement à la culture occidentale soucieuse de s’inscrire dans la durée et s’inscrit plutôt dans la construction de patrimoines monumentaux en acier, brique et verre, qui est dans le non-respect de la Terre et de l’environnement, nous le constatons amèrement aujourd’hui.
Les architectures vernaculaires telles que l’architecture Dogon nous démontrent le bon sens et la logique des anciens qui respectaient leur environnement et créaient ; en résilience face à la nature et non en la domptant ; principe que nous devrions appliquer aujourd’hui dans nos sociétés contemporaines.
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